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Catherine Gucher, « Liens de type communautaire en milieu rural, freins à l'autonomie ou support de l'identité et de l'intégrité des personnes ? », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.c3ec87...
Le respect de l'autonomie- au sens littéral du terme auto-nomos- des personnes vieillissantes est aujourd'hui, un enjeu sociétal essentiel en occident. Il s'agit de garantir à ces personnes un espace de choix leur permettant de continuer à vivre, conformément à ce qu'ont été leurs principes et leurs valeurs, préservant ainsi jusqu'au bout, le sens qu'elles donnent à leur parcours de vie. Néanmoins, n'existe-t-il pas au cœur des préoccupations légitimes des acteurs politiques et professionnels, un risque de normaliser l'autonomie comme devant être assumée par tout individu de sa naissance à sa mort ? Comment aborder alors les personnes, inscrites depuis toujours dans une logique hétéronome, qui soutient, à la force de liens de dépendance-fussent-ils contraignants- le sens de leur existence ? Nous nous proposons de mettre en évidence le caractère relatif des choix d'autonomie en puisant dans les résultats d'un travail de recherche mené durant trois ans en milieu rural isolé. Il apparaît en effet- au travers de 24 entretiens de type récit de vie réalisés auprès des mêmes personnes trois fois pendant ces trois ans, que l'aspiration à l'autonomie qui se dégage d'autres travaux réalisés antérieurement auprès de retraités du milieu urbain- n'est pas ici essentielle. En revanche, les liens parfois contraignants de type encore communautaire, qui s'expriment permettent aux gens âgés de rester inscrits dans leur histoire et de conserver une place sociale entière et reconnue jusqu'au terme de leur existence. Nous mettrons alors en évidence la façon dont ces liens de dépendance, constituent tout à la fois des freins à l'exercice d'un libre choix mais aussi un support essentiel à l'affirmation de soi.