Les nouvelles « normes » spermatiques de l’Organisation mondiale de la santé sont-elles utiles ?

Résumé En Fr

The latest version of the World Health Organisation (WHO) laboratory manual for the examination and processing of human semen is recognized as an effective method for standardizing semen analysis, fostering the implementation of a robust quality assurance system in reproductive biology laboratories. The WHO reference values established for conventional sperm parameters (semen volume, sperm concentration, total sperm count, motility, vitality, morphology) are the 5th percentile of a population of fertile men, from larger populations than previous editions. These percentiles do not represent distinct limits between fertile and infertile men. These “reference values” can therefore be used to situate a patient in relation to a reference population, but they have not been validated as a diagnostic tool in infertility and in no way constitute a decision-making threshold in the management of an infertile couple, in particular for the choice of Assisted Reproductive Techniques. The establishment of reference or threshold values for sperm parameters is made difficult by the low predictive value of these parameters in the diagnosis of infertility, with the existence of areas of “overlap” between fertile and infertile populations.

Le guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans sa dernière version, constitue une approche reconnue dans la standardisation des examens de sperme, et promeut l’implémentation d’un système d’assurance qualité robuste pour les laboratoires de biologie de la reproduction. Les « normes » de l’OMS établies pour les paramètres spermatiques conventionnels (volume, concentration en spermatozoïdes, numération totale en spermatozoïdes, mobilité, vitalité et morphologie) représentent le cinquième percentile d’une population d’hommes féconds et la dernière édition tire ses données de populations plus larges que les éditions précédentes. Ces valeurs de référence n’ont pas été établies pour définir un seuil décisionnel. Elles permettent donc de situer un patient par rapport à une population de référence mais n’ont pas été validées comme outil diagnostique en infertilité et ne constitue en aucun cas un seuil décisionnel dans la prise en charge d’un couple infertile, en particulier pour le choix d’une technique d’assistance médicale à la procréation. L’établissement de valeurs de référence ou de valeurs « seuil » décisionnelles, pour les paramètres spermatiques, est rendu difficile par la faible valeur prédictive de ces paramètres dans le diagnostic de l’infertilité, avec l’existence de zone de « chevauchement » entre populations fertiles et infertiles.