Repenser la place de l’antagonisme dans la gouvernance de l’innovation technoscientifique : vers un modèle agonistique des relations publiques

Résumé Fr En

Sur la base d’une étude ethnomarketing des résistants à la gouvernance des nanotechnologies (NT) ainsi que de ses promoteurs, cet article propose une nouvelle approche de relations publiques (RP). En s’intéressant aux rôles et aux formes que peut prendre l’activisme – ou la résistance – à l’égard de l’innovation technoscientifique et de sa gouvernance ( e.g., activisme cognitif, procédural, symbolique), il s’attache à valoriser – plutôt que déplorer – le conflit en contexte innovant. La forme de relations publiques que nous proposons d’en dériver est agonistique. Elle sublime l’antagonisme, qu’elle considère d’ailleurs comme l’une des formes d’interaction les plus opérantes pour établir un système légitime d’exploration et de régulation de l’innovation. À la différence de ce que la littérature a jusqu’ici proposé, nous n’envisageons pas l’antagonisme comme un obstacle à la gouvernance de l’innovation, mais comme un préalable et une constante nécessaires.Codes JEL : O3, O32, O33

Based on a market-oriented ethnography of nanotechnology (NT) governance resistants and their promoters, this article proposes a new public relations (PR) approach. By focusing on the roles and forms that activism – or resistance – to technoscientific innovation and its governance can take ( e.g., cognitive, procedural, symbolic activism), it seeks to value – rather than deplore – conflict in the innovative context. The form of public relations that we propose to favour is agonistic. It sublimates antagonism, which is considered as the most effective forms of interaction to establish a legitimate system for exploring and regulating innovation. Unlike what the literature has so far proposed, we do not consider antagonism as an obstacle to the governance of innovation, but as a necessary and constant prerequisite.JEL Codes: O3, O32, O33