29 janvier 2025
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Emma Monier et al., « Altérations Thermiques sur les Dépôts Pluriels Néolithiques du site de Mas Rouge (Hérault, France). Hypothèses et discussions. », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/133p3
La sépulture collective de Mas Rouge, située au sud de Montpellier et fouillée par l'INRAP en 2013-2014, constitue un site exceptionnel pour la fin du Néolithique final (3200-2800 BCE). Elle se distingue par la transformation d’une ancienne structure domestique sous-cavée en sépulture pour près de 200 individus sur environ un siècle. D’abord, des corps en connexion anatomique ont été déposés dans l’angle est de la tombe sur une courte période, suivie par une réorganisation architecturale conduisant à la création d’ossuaires. La sépulture a finalement été scellée à la suite d’un incendie et de l’effondrement de la structure. Nombreux ossements des dépôts pluriels de l’angle est présentent des altérations thermiques partielles, localisées sur des zones anatomiques spécifiques, qui différent des altérations observées sur les ossements des ossuaires plus récents. Ces observations soulèvent plusieurs questions : dans quel état étaient les restes humains lorsqu’ils ont subi l’action du feu ? Ont-ils brûlé in situ, et cet évènement est-il lié à l’incendie final ? L’analyse qualitative et quantitative des os brûlés (coloration, étendue, zone altérée, gradient de chauffe), combinée à une approche comparative, nous a permis de dégager un scénario de fonctionnement. Les atteintes thermiques se situent de manière prédominante au niveau des articulations portantes des genoux et des coudes, au niveau des fractures des grands os longs des membres, ainsi que les parties supérieures et antérieures des crânes. La topographie anatomique et la morphologie de ces altérations correspondent ainsi au schéma préférentiel de destruction des os par le feu pour un corps en chair, tel qu’observé sur les corps carbonisés en médecine légale. En conclusion, au moins une trentaine de cadavres frais et partiellement brûlés, à l’image des victimes d’incendies, ont été déposés dans l’angle est de la tombe. Nos résultats suggèrent que cet événement est indépendant de celui de l’incendie final.