Usages et mésusages de la notion de précurseur en histoire des sciences et des techniques, en particulier en histoire de la psychiatrie : À propos d’un échange épistolaire entre Henri Ellenberger et Georges Canguilhem (1967)

Fiche du document

Date

2018

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Emmanuel Delille, « Usages et mésusages de la notion de précurseur en histoire des sciences et des techniques, en particulier en histoire de la psychiatrie : À propos d’un échange épistolaire entre Henri Ellenberger et Georges Canguilhem (1967) », Revue d'histoire des sciences, ID : 10670/1.c55ut3


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

À partir de la correspondance échangée entre le philosophe Georges Canguilhem et l’historien Henri Ellenberger, cet article revient sur la figure controversée du « précurseur » en histoire des sciences, particulièrement en histoire de la psychiatrie (symposium de Yale « Psychiatry and its history : Methodological problems in research », 1967). D’une part, nous rappelons que Canguilhem a forgé progressivement sa position sur la question des précurseurs et des continuateurs en histoire des sciences – une position qu’il ne faut pas confondre avec celle, plus radicale, d’Alexandre Koyré. D’autre part, notre étude s’appuie sur l’exploration systématique des occurrences du mot précurseur dans les travaux majeurs de Canguilhem et d’Ellenberger. En effet, si Canguilhem restreint de plus en plus les conditions de possibilité de véritables précurseurs en histoire des sciences, nous soulignons cependant qu’il considère que la notion reste légitime en histoire des techniques. Enfin, contrairement aux idées reçues, nous apportons la démonstration qu’Ellenberger restreint de manière réflexive la notion à la description de processus collectifs d’accumulation des connaissances et, surtout, il la qualifie de construction « rétrospective », dans le cadre d’une recherche sur les phénomènes de transmission de savoirs et de filiations entre savants.

Based on the letters exchanged by philosopher Georges Canguilhem and historian Henri Ellenberger, this paper looks back on the controversial topic of the « forerunner » in the history of science and more particularly in the history of psychiatry (see Ellenberger’s conference in Yale : « Psychiatry and its History : Methodological Problems in Research », 1967). On the one hand, we recall Canguilhem’s unfolding attitudes to the question of forerunners and continuators in the history of science – a stance one should not confuse with the more radical position of Alexandre Koyré. On the other hand, our study draws on the systematic exploration of the use of the word « forerunner » in the main works of Canguilhem and Ellenberger. In fact, although Canguilhem reduces the possibilities of the existence of real forerunners in the history of science, we highlight the fact that he continues to grant legitimacy to this notion in the history of techniques. Lastly, contradicting common misconception, we bring evidence that Ellenberger, in a reflective stance, restricts the notion to the description of collective processes of knowledge accumulation. Even more importantly, he describes it as a « retrospective » construct as part of a framework of research on the phenomena of transmission of knowledge and filiation between scholars.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en