The european enlargement policy from Brussels to Tirana (2013-2023). Actors, institutions and policies in the face of the stalemate of the EU enlargement's perspective La politique européenne d'élargissement de Bruxelles à Tirana (2013-2023). Acteurs, institutions et action publique à l'épreuve de l'enlisement de la perspective d'un élargissement de l'Union européenne En Fr

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13 décembre 2024

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« La politique européenne d'élargissement de Bruxelles à Tirana (2013-2023). Acteurs, institutions et action publique à l'épreuve de l'enlisement de la perspective d'un élargissement de l'Union européenne », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.c56a9a...


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Résumé En Fr

The thesis seeks to explain why and how the prospect of the enlargement of the European Union continues to mobilize European and Albanian political and institutional actors when this public policy has been clearly stagnating since 2013 and is on the verge of abandonment. The thesis is situated at the theoretical confluence of political sociology of public action, EU studies and areal studies (post-communist and Western Balkans studies). It is based on a mixed-methods research design (discourse analysis, qualitative interviews with political, diplomatic and administrative officials and civil society actors carried out between 2016 and 2024 in Brussels and Albania, archive). After objectifying the slowdown of the pace of European enlargement policy since Croatia joined the EU in 2013, we show that the process of (re)nationalization of the enlargement government constitutes both the cause and the consequence of the stagnation of enlargement. Marginalized in the making of enlargement, the Commission and its agents resist to defend their autonomy and their leadership over the strategic programming of the pre-accession process. Faced with the sudden eruption of Hungarian political preferences in terms of enlargement at the head of the Directorate-General for European Neighbourhood and Enlargement Negotiations, DG NEAR officials are oscillating between institutional loyalty, voice or mass exit to other services of the European administration. Paradoxically, in Albania, the stagnation of the enlargement policy since 2013 does not interrupt nor discourage the pursuit of elite and societal commitment in favour of the country's accession to the European Union. The pressures for the adoption of the European legal, normative and axiological framework produce profound effects on institutions and public policies (like the exceptional reform of the judicial system) but remain limited to specific policy sectors and are, often ambiguous and sometimes unanticipated. Those effects are attributable to the reconfiguration of the instrument of political conditionality and to the congruence between the rewards offered by the EU and the interests of the national political field actors (output legitimacy, distinction in political competition, solutions to public problems, ready-to-use legal resources). The stagnation of the enlargement policy in Albania encourages differentiated uses (cognitive, strategic and legitimation) of the EU in the Albanian political field and in its margins. There, if the process of massive transposition of the acquis communautaire offers professional opportunities and symbolic resources to the profession of legal translators, the group of environmental experts, who act as Europe small ambassadors on the ground, suffers from the minor place of environmental issues on the agenda of the successive governments of Edi Rama and in the conduct of the pre-accession policy. In short, over the period studied, political, administrative and civil society actors, whether European or Albanian, have managed to take advantage either of the EU's general disengagement in South-Eastern Europe or of its continued (but mild) commitment to pre-accession.

La thèse cherche à expliquer pourquoi et comment la perspective d'un élargissement de l’Union européenne continue à mobiliser les acteurs politiques et institutionnels européens comme albanais quand cette politique publique connaît un enlisement net depuis 2013 et frise l’abandon. La thèse s’inscrit à la confluence théorique de la sociologie politique de l’action publique, des EU studies et des études aréales (post-communist et Western Balkans studies). Elle s’appuie sur un outillage méthodologique mixte (analyse de discours, enquête qualitative à Bruxelles et en Albanie auprès de responsables politiques, diplomatiques, administratifs et d’acteurs de la société civile réalisée entre 2016 et 2024, analyse d'archives). Une fois objectivé le ralentissement du rythme de la politique européenne d’élargissement depuis l’adhésion de la Croatie à l’UE en 2013, nous montrons que le processus de (re)nationalisation du gouvernement de l’élargissement constitue aussi bien la cause que la conséquence de l’enlisement de la perspective d'un élargissement rapide et concret de l'Union européenne aux candidats balkaniques. Marginalisés dans la fabrique de la politique d’élargissement, la Commission et ses agents permanents tentent de résister pour défendre leur autonomie et leur leadership sur la programmation stratégique du processus de pré-adhésion. Confrontés à l'irruption des préférences politiques hongroises en matière d'élargissement à la tête de la Direction-Générale Voisinage européen et Négociations d'Élargissement, les fonctionnaires de la DG NEAR oscillent entre loyauté institutionnelle, prise de parole contestataire ou départ massif vers d'autres services de l'administration européenne. Paradoxalement, en Albanie, l’enlisement de la politique d’élargissement depuis 2013 n'interrompt ni ne décourage la poursuite de l'engagement élitaire et sociétal en faveur de l'adhésion de ce pays à l'Union européenne. Les pressions à l'adoption du cadre juridique, normatif et axiologique européen produisent des effets profonds sur les institutions et l'action publique (à l'image de l'exceptionnelle réforme du système judiciaire). Ces derniers sont toutefois sectoriellement ciblés, souvent ambigus et parfois non-anticipés. Ils sont imputables à la reconfiguration de l'instrument de la conditionnalité politique et à la congruence entre les récompenses offertes par l'UE et les intérêts des acteurs du champ politique national (output legitimacy, distinction dans la compétition politique, solutions à des problèmes publics, ressources juridiques prêtes à l'emploi). L'enlisement de la politique d'élargissement en Albanie encourage des usages différenciés de l’UE (usages cognitifs, stratégiques et de légitimation) dans le champ politique et à ses marges. Là, si le processus de transposition massif de l'acquis communautaire offre des opportunités professionnelles et des ressources symboliques à la profession des traducteurs juridiques, les experts de l'environnement, dont le travail de terrain les assimile à des petits entrepreneurs de l'Europe, pâtissent, eux, de la place mineure des enjeux environnementaux à l'agenda des gouvernements successifs d'Edi Rama et dans la conduite de la pré-adhésion. En somme, les acteurs politiques, administratifs et issus de la société civile, qu'ils soient européens ou albanais, parviennent, sur la période étudiée, à tirer profit autant du désengagement général de l'UE en Europe du Sud-Est que de la poursuite (quoique modeste) de l'engagement européen en faveur de la politique de pré-adhésion.

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