2025
Cairn
Dariusz K. Chojecki et al., « Le réseau de sociabilité des Huguenots dans le Szczecin prussien au début du XVIIIe siècle à la lumière des données sur les baptêmes », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.c5dcd5...
Cet article présente les réseaux socio-familiaux des huguenots dans le Szczecin [DE : Stettin] prussien de la troisième décennie du xviiie siècle, c’est-à-dire dans la période initiale de fonctionnement de la paroisse française. L’objectif recherché est de montrer, à partir des données sur les participants aux baptêmes, les relations sociales et leurs conditions dans la paroisse. La description et l’analyse de ces relations ont été menées d’après la méthode Social Network Analysis, en reconstituant le réseau qui tient compte de tous les acteurs actifs (adultes) et passifs (enfants). L’étude, dans laquelle la classification HISCLASS a également été utilisée, a révélé des comportements modérément consanguins au sein-même de la communauté analysée ainsi qu’une certaine « anomalie », à savoir l’existence de baptêmes pour lesquels le parrain de l’enfant était son propre parent. Dans la partie principale de cette étude, on a construit la narration autour des principaux représentants du réseau pour lesquels on a aussi établi un classement à partir des métriques de réseau. Dans la communauté des Français de Szczecin, on a vu se distinguer des liens forts entre les artisans qui y formaient le groupe le plus nombreux. Le milieu des artisans était fortement lié aux propriétaires de petites manufactures ainsi qu’aux petits et moyens commerçants. C’est de ces cercles qu’était issue la grande majorité des personnalités dominantes de la vie sociale. Sans aucun doute, le statut social du père dans le milieu étudié constituait l’un des facteurs déterminants qui favorisait les invitations plus nombreuses à devenir parrain. La communauté des huguenots avait un caractère hermétique qui résultait de l’isolement de la paroisse dans son environnement luthérien hostile. Dans ce tableau se distingue la noblesse, peu représentée dans la paroisse, qui entretenait des relations sociales assez intenses avec les fonctionnaires provinciaux prussiens.