2019
Cairn
Marie-Jean Sauret, « Entre science et psychanalyse : l’autiste un platonicien lacanien », Psychologie Clinique, ID : 10670/1.c5eihe
Tout poussait Daniel Tammet et Josef Schovanec vers un langage sans parole et inapte au sens, jusqu’à construire un Autre de synthèse, mathématique : débilité assurée en ce qui concerne les questions existentielles, le sujet étant là « à côté de la plaque », entre discours du maître savant et discours universitaire de l’éducation. Mais ni l’un ni l’autre n’a consenti à se reconnaître dans l’autisme qu’ils admettent pourtant comme une caractéristique. Ce décalage les a mis sur la voie de la recherche de ce qui pourrait bien faire leur singularité (la voix pour l’un), et d’adresses susceptibles de l’accueillir. Pour répondre, ils ont mobilisé le discours scientifique jusqu’à en traquer les limites (le point d’incertitude) au-delà desquelles et grâce auxquelles le sujet trouve à se loger via ce qui lui sert de symptôme et fait objection à la logique de la globalisation contemporaine. C’est le décalage revendiqué avec l’autisme sa mise « à la bonne place » (je ne suis pas autiste, mais je vis avec) qui les sort de la débilité menaçante.