1 janvier 2020
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Nathalie Crochepeyre Flament, « L'accès de l'ouvrier à la justice et à la défense de ses droits au XIXe siècle : de l'exclusion à l'admission quasi-automatique », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.c668fa...
En France, l’accès des pauvres à la justice a longtemps reposé sur la bonne volonté des hommes de loi. En proclamant l’égalité des citoyens en droits, les révolutionnaires ont ouvert le chantier de l’accès à la justice pour tous. Pour l’ouvrier, dont la situation économique est souvent proche de la pauvreté, ce droit ne se concrétisera qu’à la fin du XIXe siècle. La création de conseils de prud’hommes, dès 1806, marque une première étape pour faciliter la résolution des litiges entre un ouvrier et son patron. Cette juridiction n’accueille cependant pas tout le contentieux ouvrier car celui relatif aux accidents du travail relève encore des juridictions de droit commun, beaucoup plus onéreuses.L’adoption de la loi de 1851 sur l’assistance judiciaire ne facilitera pas l’accès de l’ouvrier accidenté à la justice. Le dispositif privilégie en effet les « bonnes causes », celles qui touchent à l’état-civil, à la famille et ne supprime pas totalement les frais judiciaires. L’ouvrier doit attendre 1898 et la loi sur les accidents du travail pour être totalement dispensé des formalités administratives imposées par la loi de 1851 et accéder pleinement aux tribunaux pour obtenir réparation.