16 décembre 2024
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Matthew Graves, « Le « moment de vérité » de l’Australie et le fardeau de la preuve historique », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.35562/rma.1069
L’intensification des efforts déployés depuis le tournant du millénaire visant à découvrir et cartographier les sites où des massacres d’Australiens indigènes auraient eu lieu pendant les guerres frontalières participe à ce que Mark McKenna appelle « l’heure de vérité de l’Australie » consacrant le travail de divers acteurs civiques pour désenterrer des histoires « oubliées » et réécrire le récit national australien en faisant la lumière sur son passé violent. Pourtant, révéler la violence et la dépossession enveloppées dans des siècles d’oubli et de déni continue à poser des problèmes et à susciter la controverse dans le sillage des guerres de la mémoire. Face à la difficulté d’établir les faits, des auteurs se sont tournés vers la fiction historique ou les mémoires littéraires pour sonder les sombres recoins des lieux de massacres, et des historiens vers l’archéologie et les sciences de la terre pour compléter et tester des sources limitées. Peut‑on faire confiance à la science médico-légale ou au SIG pour trouver des éléments de preuve « lorsque la vérité n’est que cendres et poussière », ou bien s’agit‑il de recadrer progressivement l’histoire nationale grâce à une réévaluation des modes de preuve ?