2021
Cairn
Mathieu Pioche et al., « Les principaux enjeux de l’endoscopie diagnostique et thérapeutique dans les dix ans à venir », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.c79ccq
Prédire en 2022 où en sera l’endoscopie digestive en 2030 est un exercice difficile. Notre vision est que les progrès dans la qualité de l’image, la miniaturisation, les technologies de l’information, la robotique, couplés avec ceux de l’hépato-gastroentérologie et de l’oncologie digestive, et en phase avec les demandes sociétales (environnementales) notamment, vont bouleverser notre discipline. En premier lieu, nous croyons que les sur-spécialisations en endoscopie vont se multiplier, avec possiblement l’apparition d’onco-endoscopistes dont le domaine d’expertise sera la prise en charge de tumeurs de moins en moins « superficielles ». Par ailleurs, l’intelligence artificielle, déjà intégrée dans nos salles d’intervention, devrait occuper une place croissante dans l’arsenal diagnostique (détection, caractérisation, pronostic, qualité), possiblement couplée (à plus long terme) avec des outils robotisés, et impacter également l’amont (médecine prédictive) et l’aval (anatomopathologie) de l’endoscopie. De même, les technologies de l’information allègeront le travail administratif du médecin endoscopiste, et des « parcours numériques » devraient fluidifier l’accès aux soins. Enfin, la fin annoncée de la tarification à l’acte, l’inscription de patients dans des parcours de soins (en premier lieu pour les maladies chroniques) et la crise démographique qui touche notre spécialité devraient façonner le développement de notre discipline. Ces changements devront inévitablement s’associer à une démarche écoresponsable. À titre d’exemple, la formation médicale sera profondément modifiée à la fois par les sciences de l’information et des considérations environnementales. Bien entendu, des ruptures de dogme en médecine et en science sont susceptibles de bouleverser ces « prédictions » pour 2030…