Ensérune et l’art celtique des rives méditerranéennes

Résumé En Fr

The study of the Second Iron Age cemetery of Ensérune (Hérault), published in 2018, revealed the existence of a considerable corpus of artefactsdecorated in the La Tène style. These are mainly weapons of Latenian type, scabbards and spearheads, but also belt hooks. This series isremarkable both for the large number of objects involved and for the documented variety of themes and decorative styles, but also for the factthat we find here a representative spectrum of La Tène art from the first three centuries of the Central European Second Iron Age.Finally, the originality of this documentation lies in the fact that the Enserune agglomeration evolved far from the major traditional centres ofCeltic culture, according to custom and historiography, in a typically Mediterranean cultural environment that was largely open to Iberian and Greek influences. Although the Enserune series seems to constitute a sort of hapax in archaeological research in the Gallic South, recent researchcarried out at Le Cailar (Gard) shows that the case of Enserune is less isolated than it seems. This return to the corpus of ornamented objectsfrom Ensérune leads us to question their origin, whether local or imported, and the reasons for their adoption by a community that was similarlyopen to the symbolic universes conveyed by the images of Greek and Iberian imports. We will conclude this presentation with an analysis of the very particular case of the furniture in tomb IB. 71.

L’étude de la nécropole du Second âge du Fer d’Ensérune (Hérault), publiée en 2018, a révélé l’existence d’un vaste corpus d’artefacts ornésdans le style de La Tène. Il s’agit principalement d’armes de typologie laténienne, de fourreaux et de fers de lance, mais aussi d’agrafes deceinturons. Cette série se singularise tout à la fois par la quantité importante d’objets concernés et par la variété des thèmes et styles décoratifsdocumentés, mais aussi par le fait que l’on trouve là un spectre représentatif de l’art de La Tène des trois premiers siècles du second âge du Fercentre-européen.L’originalité de cette documentation tient enfin au fait que l’agglomération d’Ensérune évolue loin des grands centres traditionnels de la cultureceltique, définis par l’usage et l’historiographie, dans un environnement culturel méditerranéen largement ouvert aux influences ibériques etgrecques. Si la série d’Ensérune paraît constituer une sorte d’hapax dans la recherche archéologique du Midi gaulois, les recherches récentesconduites au Cailar (Gard) montrent que le cas d’Ensérune est moins isolé qu’il ne semble. Ce retour sur le corpus des pièces ornées d’Ensérunenous amène à nous interroger sur leur origine, locale ou importée, et les raisons de leur adoption par une communauté qui s’ouvre de la mêmefaçon aux univers symboliques véhiculés par les images des importations grecques et ibériques. Nous conclurons cette présentation par uneanalyse du cas très particulier du mobilier de la tombe IB. 71.