2003
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Alain Desreumaux et al., « Les vestiges chrétiens de Khirbet es-Samra en Jordanie », Bibliothèque archéologique et historique (documents), ID : 10670/1.c7df50...
Dans ce petit bourg sur la Via Nova Traiana qui doit être Hadeitha, au nord de Jerash et au sud de Mafraq, on a trouvé au total huit églises, dont quatre groupées au sud composent peut-être un complexe monastique. Toutes sont construites sommairement, sans fondations, avec des murs massifs en blocs de basalte et, plus rarement, de calcaire avec un remplissage interne. Les élévations sont supportées par des arcs sur piliers. Il existe plusieurs halles à nef unique avec des arcs transversaux. Les plafonds sont souvent faits de lames de basalte. Les plans sont à l’origine simples, souvent quadrangulaires sans abside, avec un sanctuaire surélevé à l’est. On les a ensuite pourvus d’une abside ou au moins d’un synthronos en maçonnerie. Les églises les plus récentes ont été conçues avec abside. Il existe deux emplacements d’autel assurés (à colonnettes), deux reliquaires dont un en place non violé. Le chancel barre parfois les trois nefs. Il existe un poteau-colonnette de chancel haut. Les sanctuaires ont été souvent remaniés et l’évolution liturgique est manifeste. Le sol, de terre battue à l’origine avec une couverture plâtrée, a été ensuite dallé puis pourvu de mosaïques, souvent datées, à la fin du VI e siècle. Les figures ont été détruites et restaurées ou non ensuite. Il est certain que les églises ont vécu jusqu’au VIIIe siècle au moins. Souvent remaniées ou réparées, elles ont été pourvues tardivement de banquettes et d’une annexe, sans doute funéraire, qui modifie les accès. D’après la langue des inscriptions sur les stèles dressées à la tête des tombes dans le cimetière, la communauté, d’origine sémitique, parlait araméen et a employé à l’époque tardive le «christo-palestinien» en même temps que le grec.