Résurgences du portrait. « Le plus digne des jeux », de Paul Morand à Picasso

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Le genre du portrait incarnerait-il, en 1917, « le plus digne des jeux » ? Des écrivains comme Paul Morand et Max Jacob, des peintres comme André Derain et Picasso renouent avec cette forme classique, mais pour la réinvestir et la réanimer. À l’une des heures les plus funestes de l’Histoire, le portrait offre la possibilité de remettre au premier plan la figure humaine et de réinsuffler le désir de l’autre. Cet article montre, dès lors, combien l’inventivité esthétique participe d’un enjeu profondément éthique.

Would the genre of the portrait embody, in 1917, the « worthiest of games » ? Writers like Paul Morand and Max Jacob, painters like André Derain and Picasso revive this classical form, however to reinvest and reanimate it. At one of the deathliest hours of History the portrait offers the possibility to place the human face again in the foreground and to reawaken the desire for the other. This article shows then that aesthetic inventiveness partakes of a deeply ethical issue.