Rumba bolingo : transformer la rumba sans jamais la perdre dans un marché musical globalisé

Résumé 0

La démarche de notre mémoire consiste à interroger le processus de globalisation de la rumba congolaise en essayant de comprendre comment cette ouverture à de nouveaux marchés a pu affecter ce genre dans son authenticité. Notre première partie remonte aux origines de la rumba congolaise et permet de voir dans quelle mesure il s’agit d’un genre musical étroitement lié à l’identité congolaise. En mettant en lumière les liens que cette musique entretient avec l’histoire coloniale du Congo, il a été possible de caractériser la rumba congolaise comme une musique de l’urbanité dans laquelle s’expriment les aspirations, les revendications et les désillusions de la population congolaise. En partant du constat que la rumba congolaise est une musique qui fait aujourd’hui l’objet d’un engouement nouveau, la deuxième partie nous a permis de montrer d’abord comment la rumba congolaise a réussi à s’introduire les habitudes d’écoutes des populations françaises malgré les barrières culturelles et linguistiques, puis on a essayé de comprendre comment cette démarche d’ouverture affecte le genre et son caractère authentique. S’il est vrai que cette musique subit un effet de standardisation, on a pu voir que globalement les artistes tentaient de préserver au sein de cette musique une dimension authentique afin de se différencier sur le marché. Enfin on a voulu interroger les processus de circulation de cette musique et vu comment elle est au cœur de réappropriation notamment sur la plateforme TikTok. Cette circulation continue d’affecter le genre et participe à le réduire en un objet fétiche, avec des qualités musicales amoindries. Toutefois il vient injecter dans cet objet une dimension socialisante qui est ressaisie par les membres de la diaspora congolaise pour réaffirmer leur appartenance à la communauté. Signe de reconnaissance, preuve d’appartenance la rumba congolaise se réduit sur ses espaces à un symbole renouant ainsi avec la fonction première du « symbolôn » : un objet de reconnaissance entre les membres d’une même communauté.