2017
Cairn
Didier Lommelé et al., « Forme et matière informatiques : Le concept de mémoire et ses réalisations physiques », Cahiers philosophiques, ID : 10670/1.c7ktcx
Nous sommes entourés de machines dont une composante tire son nom d’une faculté cognitive du vivant. Les ordinateurs possèdent en effet une ou plusieurs « mémoires » : mémoire morte, mémoire vive, registres du processeur, disques durs, cartes mémoire, clefs USB, etc. Quelle est la raison d’être de la mémoire informatique et à quelles conditions est-elle matériellement possible ? Nous montrerons dans un premier temps que la notion de mémoire dérive de l’idée même d’un traitement de l’information, et qu’elle joue à ce titre un rôle majeur dans les modèles formels de l’informatique. Nous montrerons ensuite comment sont compensés les éventuels biais induits par une réalisation physique. On verra par là même le lien particulier qu’entretiennent en informatique la forme et la matière : si l’inscription dans une matière est possible, c’est dans un matériau quelconque, dont sont systématiquement neutralisées les particularités physiques. La forme est ainsi dégagée par abstraction de la matière dans laquelle elle s’exprime.