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Sandrine Revet et al., « Victimes cherchent statut désespérément : le cas des « bébés volés » en Espagne », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.3917/crii.072.0093
En Espagne, depuis 2005, un groupe de victimes émerge autour de ce que l’on désigne de façon générique comme le « vol de bébés ». Indépendamment du fait que l’émergence de ce « cas » doit être analysée dans la perspective d’un phénomène plus large – celui de la naissance et de la consolidation d’un « nouvel espace des victimes » en Espagne –, ces victimes possèdent une double caractéristique : la multiplicité des causes qui les produisent et la variété des catégories auxquelles elles ont recours pour se nommer et se penser. La relative unité de ce groupe de victimes ne provient donc pas de ce qui fait leur condition actuelle, mais de leur travail de recherche d’un statut, d’une existence, que celle-ci soit nominale (être victime) ou juridique (être reconnu comme tel). Face à cette quête de reconnaissance qui met en œuvre les outils de la citoyenneté, les frontières souvent établies entre victimes et citoyens deviennent poreuses, voire s’effacent complètement.