Système, typologie et changement phonétique diachronique : les cas *g et *q dans les études chamito-sémitiques

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2010

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Mohamed Elmedlaoui, « Système, typologie et changement phonétique diachronique : les cas *g et *q dans les études chamito-sémitiques », Études et Documents Berbères, ID : 10670/1.c8km9q


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Résumé 0

Dans quelle mesure l’étude des changements linguistiques diachroniques relève-t-elle de la linguistique proprement dite, conçue jusqu’ici comme étude des structures et principes qui régissent les états de synchronie des langues naturelles ? En d’autres termes, ces changements sont-ils déterminés par les différents modules structuraux et opérationnels successifs qui, à chaque période de la diachronie, constituent le SYSTEME synchronique de la langue envisagée dans son évolution ? Nous allons examiner cette question en deux sections. Dans la première, nous examinons, comme spécimen de changement phonétique diachronique, les différents sons (/g1/, /ž/, /z/ ou / d/), qui correspondent en arabe marocain d’avant l’avènement de l’école publique moderne au phonème sémitique *g (celui que représentent par exemple le giym 'ﺞ' de l’alphabet de l’arabe classique et le gimel ‘ג’ de l’alphabet de l’hébreu biblique). Nous montrerons que l’évolution du *g sémitique en arabe marocain est régie par une contrainte qui constituait un substrat berbère dans l’Etat de Langue où ce dialecte arabe s’est formé ; il s’agit de la contrainte de l’harmonie des sibilantes (s, š, ž, z). En rapport avec le processus de l’évolution du *g sémitique en arabe marocain, le changement du *q sémitique en /g2/ dans ce dialecte arabe a aussi été examiné. Cela nous mène (i) à donner des exemples qui montrent que ladite contrainte a aussi produit des faits similaires en berbère dans l’évolution (*k > š), et (ii) à donner un autre spécimen de contraintes qui, à travers le processus d’intégration d’emprunts non chamito-sémitiques en arabe marocain et en berbère, illustre le rôle que les contraintes en général, en tant que modules d’un système phonologique, jouent dans la détermination de la forme sous laquelle l’emprunt est ‘intégré’ au lexique de la langue cible. Dans le cas particulier abordé dans ces deux langues, il s’agit (a) de la contrainte sur l’articulateur (par exemple, la non-cooccurrence de b, f, m) et (b) la contrainte sur le contour croissant de sonorité (par exemple *nl, *lr, *nr). Tout ceci montre la grande valeur empirique, pour les études sémitiques, des faits de l’arabe marocain et maghrébin en général dans son rapport avec le berbère. « L’examen des ‘‘bizarreries’’ de l’arabe maghrébin dépasse les limites de la dialectologie arabe ; c’est vers le reste du sémitique qu’il faut se retourner » (Durand 1993 : 108). La deuxième section consiste en une revue de plusieurs remarques et propositions de linguistes de différents cadres théoriques, qui, sur le plan des principes généraux au moins, s’accordent toutes sur le fait que les changements diachroniques obéissent à des ‘‘ logiques’’ de système. Ces logiques rendent adéquate la description de tels changements historiques en général et les expliquent en même temps, tout en octroyant un pouvoir de prédiction à toute approche qui, sur le plan théorique, envisage leur existence et les découvre, les formule et les prend en considération sur le plan pratique.

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