1 août 2008
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Bertrand Richet, « Humour gaulois, perfide Albion et Nouveau Monde : les grandes traversées d'Astérix », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.c8re3e
Nous nous proposons d'explorer les cinq albums de la série Astérix traduits en anglais britannique par Anthea Bell et Derek Hockridge et plus tard en anglais américain par Robert Stephen Cohen. L'immense succès rencontré par Astérix en France et en Europe et l'échec de la commercialisation de la traduction anglaise aux Etats-Unis ont conduit les éditeurs français à tenter l'aventure d'une traduction américaine, aventure limitée à cinq albums qui ont rencontré la même incompréhension outre-Atlantique. Outre l'importance de la dimension culturelle qu'elle souligne, cette retraduction nous montre la remarquable plasticité de l'humour, jeux de mots et allusions diverses se prêtant sans mal à l'adaptation. Magnifiquement traduits par Anthea Bell et Derek Hockridge, les albums se révèlent de très bonne facture en anglais américain, mais, poussé par un cahier des charges sans doute agressif, Robert Stephen Cohen se voit obligé d'en faire trop, de multiplier les créations et les allusions, au point de dénaturer quelque peu l'univers du petit Gaulois. Si toute traduction, y compris de l'humour, est un dépassement nécessaire de l'original (bien plus d'ailleurs qu'un en-deçà), elle se doit d'en respecter aussi les particularités et les limites.