La pensée de Fichte, du Moi absolu à l’ipséité collective

Fiche du document

Date

18 septembre 2018

Discipline
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

OpenEdition Books

Organisation

OpenEdition

Licences

https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Michel Kauffmann, « La pensée de Fichte, du Moi absolu à l’ipséité collective », Presses Sorbonne Nouvelle, ID : 10670/1.c919t0


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Le Moi fait son entrée en philosophie avec J. G. Fichte (1762-1814), philosophe du premier Romantisme allemand. Dans sa Doctrine de la Science de 1794, le Moi se donne comme absolument premier et originaire, fondateur de lui-même et du monde extérieur (le Non-Moi). Ce Moi quasi-divin, créateur de lui-même a valu à Fichte l’accusation de solipsisme, et de fait, l’idéal d’autofondation où il s’enferme ne laisse guère de place pour une quelconque réalité objective, celle-ci étant au contraire « posée » par le Moi, et n’existant pour celui-ci que dans les représentations qu’il s’en fait. Dans son Droit Naturel (1796) et sa Doctrine des Mœurs (1798), Fichte reconnaît cependant l’existence d’autres Mois, dont il faudra, selon lui, respecter l’autonomie dans le cadre d’un État fondé sur le Contrat social. Avec l’État commercial fermé (1800), consacré aux questions économiques, Fichte retrouve la notion d’autonomie absolue, d’auto-création, mais au niveau collectif, celui de l’économie nationale, qui devra, selon lui, tendre à l’autarcie et au dirigisme en interdisant les échanges marchands avec l’étranger et en planifiant la production à l’intérieur du pays, au rebours de tout libéralisme. Dans les Discours à la Nation allemande (1807-1808), c’est le peuple allemand tout entier qui se voit investi d’une singularité qui le distingue entre tous, car il serait le seul, selon Fiche, à avoir maintenu une Ursprache, une langue originaire, non arbitraire, où les choses auraient conservé leur juste nom. Dans l’œuvre de Fichte, le thème de la singularité se déploie donc de l’individuel au collectif. La singularité du Moi fichtéen ne débouche pas sur le libéralisme, mais sur l’État autarcique, et sur l’affirmation de l’ipséité collective du peuple allemand.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en