20 octobre 2022
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Jean-Luc Pierre Bergey, « Hybridation des formations : appréhension des typologies et de leurs évolutions… pour une pédagogie réellement bouleversée ? », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.c936cn
Il s’agira d’abord d’examiner la terminologie concernant le concept de Blended Learning (BL) pour appréhender l’hybridation des formations, ce qui les constituent, leurs typologies potentielles. La traduction d’un ensemble de termes illustrant à la fois l’origine et l’évolution des concepts liés au BL. Ainsi, « hybrid , hyflex , reverted, reversed , flipped » et leurs traductions (hybride, inversé, renversé, co ou bi-modal) s’inscrivent dans un enjeu sémantique comme fondement générique du concept « hybrid-hybridation », traduisent sa plasticité, des prémices taxonomiques et des orientations typologiques : Blended, pour « une articulation "équilibrée et harmonieuse" de la présence et de la distance... » (Osguthorpe et Graham, 2003) ; mais aussi hybrid, pour « une nouvelle entité issue du croisement de deux autres dont elle reprend et réorganise les caractéristiques » (Charlier et al., 2006). Un retour sur la période 1995-2012 montre des définitions dessinant les contours des analyses et typologies en construction, à l’instar du rapport « Hy-Sup » (Borruat et al., 2012). Or, pour appréhender aujourd’hui la complexité de l’hybridation, nous nous référerons à ce dernier (6 types distincts) et à une recension d’articles couvrant 2012-2020 (Peltier et Séguin, 2021) permettant une réduction de cette diversité à 4 catégories principales. En contexte de formation d’enseignants, cette démarche nous conduit à proposer une taxonomie graduelle (un niveau de base et 3 degrés). A l’aune d’« Hy-Sup », ceux-ci reflètent la distinction entre des dispositifs centrés « enseignement » ou « apprentissage ». Ainsi tissons-nous des liens ténus entre hybridation et classes inversées, renversées (Cailliez, 2017 ; Lebrun et al., 2017), concernant les rôles, prérogatives et rapport au savoir des acteurs des situations d’enseignement-apprentissage (EA), notamment en reconsidérant l’héritage de précurseurs du début du 20ème siècle du courant français dit d’« Éducation nouvelle ».