Literarization of heritage Littérarisation des patrimoines En Fr

Résumé En Fr

Literature has been part of France's national heritage since the nineteenth century, and as a result it has been given the ability to give heritage status to other objects as well. As such, it is often used to legitimise and promote works, places, discourses, practices and individuals. Citations, figurations, evocations: literary works circulate outside the field from which they originate, carrying with them values, imaginaries and connotations that are reinvested in the objects that actualise them. It is generally on their symbolic capital, rather than their critical function, that the operations of selection, but also of conservation, mediation or transmission that contribute to this process of patrimonialisation are based. But how are we to understand the transfers of value that underpin these exchanges when literature is mobilised to defend objects that are part of a heritage that has been or is being built up, and therefore part of an economy of singularities? Beyond the dynamics of legitimisation, this special issue aims to explore the economic, emotional, communicational and political implications of mobilising literature in the space of the art book, the museum, the monument or the nature reserve. Its aim is to analyse the relationships of exhibition, promotion and instrumentalisation between literature and heritage, and to find out whether it is possible to identify any structural characteristics. The issue looks at the way in which these mobilisations redefine the functions of literature and ultimately contribute to heritage inflation, notably through the development of a multi-faceted form of literary tourism, which can be found in exhibitions, around national monuments, in luxury hotels or on cultural walks. Issue available on Relief's website : https://revue-relief.org/issue/view/1496/289

Instituée en patrimoine national en France dès le XIXe siècle, la littérature s’est vu conférer, de ce fait, la capacité de patrimonialiser à son tour d’autres objets. Elle est à ce titre souvent mobilisée pour la légitimation et la mise en valeur d’œuvres, de lieux, de discours, de pratiques ou de personnes. Citations, figurations, évocations : les œuvres littéraires circulent ainsi en dehors du champ dont elles sont issues en portant avec elles des valeurs, des imaginaires et des connotations réinvestis dans les objets qui les actualisent. C’est en général sur leur capital symbolique, plutôt que sur leur fonction critique, que reposent les opérations de sélection, mais aussi de conservation, de médiation ou de transmission qui concourent à ce processus de patrimonialisation. Comment comprendre cependant les transferts de valeurs fondant ces échanges lorsque la littérature est mobilisée pour la défense d’objets relevant d’un patrimoine constitué ou en constitution, et donc d’une économie des singularités ? Au-delà des dynamiques de légitimation, ce dossier vise à explorer les implications économiques, émotionnelles, communicationnelles et politiques d’une mobilisation de la littérature dans l’espace du livre d’art, du musée, du monument ou du parc naturel. Il s’agit d’analyser l’articulation ou le continuum des relations d’exposition, de valorisation et d’instrumentalisation entre littérature et patrimoines, en se demandant s’il est possible d’en repérer des caractéristiques structurelles. Le dossier envisage ainsi la façon dont ces mobilisations redéfinissent les fonctions de la littérature et contribuent in fine à l’inflation patrimoniale, notamment par le développement d’un tourisme littéraire aux multiples facettes, qui se décline aussi bien dans les expositions et leurs catalogues qu’autour des monuments nationaux, dans les hôtels de luxe ou les randonnées culturelles. Numéro disponible sur le site de Relief : https://revue-relief.org/issue/view/1496/289