L’apprentissage et la maîtrise des langues étrangères chez les artistes en Russie au xviiie siècle

Résumé Fr En

Au xviiie siècle, les écoles d’art en Russie étaient confrontées à un problème de communication entre les professeurs, souvent étrangers, et leurs élèves russes. Cette problématique était commune à la formation des jeunes Russes dans diverses disciplines, y compris les sciences et les écoles militaires. Afin de remédier à cette situation, les académies ont mis en place des cours de langues étrangères pour leurs étudiants. Ces cours ont acquis une place centrale dans le parcours du futur artiste qui devait les pratiquer presque autant que le dessin, qui était la base, voire le seul cours de certaines académies en Occident. Au-delà d’être simplement des langues étrangères, elles sont devenues les langues dans lesquelles les arts étaient enseignés en Russie. L’émergence de la francophonie en Russie au milieu du siècle impacte évidemment l’apprentissage des langues, même si d’autres langues sont proposées aux étudiants chacune pour des raisons différentes – l’allemand dans le cadre de l’Académie des sciences, et l’italien pour les pensionnaires qui séjourneraient à Rome. Ainsi, à première vue, le choix des langues enseignées – allemand, français, italien – semblait être déterminé par les origines des professeurs, mais il répondait surtout aux orientations culturelles souhaitées par les classes dominantes.

In the eighteenth century, art schools in Russia faced a communication problem between their teachers, who were often foreigners, and their Russian students. This issue was not unique to art education but affected the training of young Russians in various fields, including the sciences and military schools. To address this situation, the academies introduced foreign language courses for their students. These courses became integral to the education of future artists, who had to practice them almost as much as drawing, which was the primary or sometimes the only subject in certain Western academies. Beyond being mere foreign languages, they became the languages through which arts were taught in Russia. The rise of Francophonie in Russia in the mid-century had an evident impact on language learning. However, other languages were also offered to students for different reasons. For instance, German was taught at the Academy of Sciences, and Italian was taught to students who were sent to Rome. Initially, the choice of languages – German, French, Italian – may have seemed influenced by the teachers’ origin, but it primarily reflected the cultural preferences of the ruling classes.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets