2024
Cairn
Maria Stella Chiaruttini, « A ‘hotbed of thieves’: bankers, politicians and the dawn : of banking supervision in nineteenth-century Italy », Revue française d'histoire économique, ID : 10670/1.ca7011...
Cet article compare les pratiques de surveillance bancaire dans l’Italie du XIXe siècle en se concentrant sur les trois principales banques d’émission du pays. Il souligne en particulier l’importance du contexte politique, dans lequel s’exerçait la surveillance, ainsi que la nature des banques surveillées. Du point de vue historique, l’Italie du Sud était dominée par des banques publiques dont la surveillance alternait entre un modèle où les autorités centrales et locales s’équilibraient et un autre où le gouvernement absolutiste, qui devait compenser le manque de mécanismes de contrôle de son administration par une réputation de gestion compétente, était en même temps le dirigeant et le surveillant des banques. À certains égards, l’unification italienne intensifia les défis de la surveillance dans le Sud, car celle-ci était souvent entravée par des jeux politiques entre le gouvernement et les gouvernements régionaux qui exploitaient la rhétorique de la division entre le nord et sud du pays. Dans le Royaume de Sardaigne, dans le nord d’Italie, et puis dans l’Italie unie, le cadre de surveillance pour les banques d’émission privées s’avéra mieux clairement défini, tandis que le contrôle effectif s’exerçait à travers une variété de voies formelles et informelles dans un contexte de pluralisme constitutionnel. Cependant, la qualité réelle de la surveillance était le résultat d’un équilibre fragile entre les intérêts économiques des actionnaires et de certains directeurs et l’autorité d’un gouvernement dépendant du crédit bancaire.