29 novembre 2024
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Hala Maroke-Barbar et al., « Le jeu royal d’Ur : un voyage dans le temps à la Fête de la science », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.58079/12so4
Le jeu royal d'Ur : un voyage dans le temps à la Fête de la scienceHala Maroke et Karyn Mercier ⋮ Lors de la 33e édition de la Fête de la science en 2024, nous avons eu le plaisir de proposer un atelier consacré au jeu royal d'Ur, un véritable trésor archéologique, à la Maison des Sciences de l'Homme Lyon St-Etienne (MSH LSE) et à l'Université Lyon 2.Jeu datant du III e millénaire av. n.è., plus précisément des dynasties archaïques III (2600-2400 av. J.-C.) (Schauensee 2002, 2-7), créé par les Sumériens en Mésopotamie, il est l'un des plus anciens jeux de société connus au monde. Découvert dans les tombes royales d'Ur, il témoigne de l'ingéniosité et de la richesse culturelle d'une civilisation parmi les premières à s'épanouir. Histoire de la découverteC'est dans le cimetière royal d'Ur, en Irak, que le jeu a été mis au jour lors des fouilles menées par Leonard Woolley dans les années 1920. La cité sumérienne d'Ur, située au sud-ouest de l'Euphrate, en basse Mésopotamie, était un centre culturel et religieux majeur. Le cimetière royal, un véritable trésor archéologique, contenait seize tombes richement ornées et accompagnées de nombreuses offrandes, parmi lesquelles cinq plateaux de jeu. La tombe PG/800, attribuée à la reine PU.API, est particulièrement célèbre. La plupart de ces plateaux ont été découverts dans cette tombe, où ils figuraient parmi de nombreux objets précieux témoignant du statut élevé de la reine : bijoux, instruments de musique, chars… Une caractéristique unique de ces tombes royales est la présence de serviteurs inhumés aux côtés du souverain, soulignant ainsi son importance sociale et religieuse (Aruz, Wallenfels 2003, 108). Jeu originalCe jeu de société, conçu a priori pour deux joueurs, se distingue par son plateau en bois. Sa surface plane est divisée en carrés de taille égale, incrustés de coquillages et ornés de motifs variés. De fines bandes, elles-mêmes décorées de coquillages et de calcaire rouge, séparent ces carrés (fig. 1).La particularité du plateau réside dans sa forme : deux rectangles composés respectivement de douze et six carrés sont reliés par un étroit pont de deux carrés. Le premier rectangle compte trois rangées de quatre carrés, tandis que le second en compte trois rangées de deux.Quatorze pions circulaires sont utilisés pour jouer : sept bleus en lapis-lazuli, incrustés de coquillages, et sept blancs en coquillage, incrustés de lapis-lazuli. On en a déduit que chaque joueur dispose de sept pions. Pour animer les parties, quatre dés pyramidaux en lapis-lazuli complètent le jeu. Chaque dé est doté de quatre sommets dont deux incrustés d'or. Cette distinction permet d'obtenir en les lançant un pouvoir d'action allant de zéro à quatre (Woolley 1934, 274-280).