Artgame-forum : from political theatre to critical video game Artgame-forum : d'un théâtre politique vers un jeu vidéo critique En Fr

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5 décembre 2023

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Olivia Levet, « Artgame-forum : d'un théâtre politique vers un jeu vidéo critique », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.cb1h36


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Résumé En Fr

In an ultra-technological society, many live performances use video games to create interactive, participatory or immersive experiences, as exemplified by the growing interest in an “immersive theater”. By focusing on immersion, immersive theatre creates visceral and hyperreal simulations. But the affinity between theatre and games is not a recent phenomenon. Augusto Boal's Theatre of the Oppressed, in the 1970s, uses games for their subversive potential, and simulation as a means of critical and political experimentation of reality. Replaced in today’s political, social and cultural context, the values carried by this theatre – participation, freedom, horizontality and heroism – are diverted from their utopian origin, and contribute to the establishment of technoliberalism, which promotes flexibility and self-entrepreneurship as utopian values. The revolutionary hero staged by the forum theatre becomes the entrepreneurial hero, symbol of a new utopia: the digital age. Artgame, which considers video games in their counter-cultural dimension, leads to the affirmation of critical playgrounds, in line with Theatre of the Oppressed original aims. The proposal of an Artgame-forum draws on theatre to suggest a more human video game, one that values experimentation, deceleration and debate at the very heart of its creative process. The – theatrical or videogame – playground is confronted with the ideologies it conveys, to create emancipated playful works, in which fiction draws the outlines of critical alternatives.

À l’heure d’une société ultra-technologique, le jeu vidéo est sollicité par de nombreux artistes du spectacle vivant dans des dispositifs interactifs, participatifs, ou immersifs, comme illustré notamment par l’intérêt croissant pour un « théâtre immersif ». Celui-ci, en plaçant l’immersion au premier plan, favorise la mise en place de simulations viscérales et hyperréelles. Mais la rencontre entre le théâtre et le jeu trouve des racines plus lointaines : le Théâtre de l’opprimé d’Augusto Boal, dans les années 1970, a recours au jeu dans sa dimension subversive ; la simulation y est entendue comme l’expérimentation d’un réel politique et social. Replacé dans le contexte politique, social et culturel actuel, les valeurs portées par ce théâtre – la participation, la liberté, l’horizontalité ou l’héroïsme – sont détournées de leur origine utopique, et intégrées aux rouages d’une société technolibérale prônant la flexibilité, l’auto-entrepreneuriat et le travail comme modèle utopique Le héros révolutionnaire mis en scène par le théâtre-forum devient le héros entrepreneur, symbole d’une nouvelle utopie : celle du numérique. L’Artgame, qui pense le jeu vidéo dans sa dimension contre-culturelle, fournit des pistes dans l’affirmation de terrains de jeux critiques, dans la lignée des intentions originales du Théâtre de l’opprimé. La proposition d’un Artgame-forum renoue avec le théâtre pour penser un jeu vidéo plus humain, valorisant l’expérimentation, la lenteur, le débat, au cœur-même de son processus créatif. Le jeu – théâtral ou vidéoludique – est confronté aux idéologies qu’il véhicule, pour dégager des pistes vers des œuvres ludiques émancipées, au sein desquelles la fiction dessine les contours d’alternatives critiques.

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