5 décembre 2003
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Claude Imberty, « De la violence dans quelques nouvelles de Verga », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.cb7dd6...
Giovanni Verga était un homme de son époque. Il croyait au progrès et pensait que l’évolution entraînait l’élimination de ceux qui ne pouvaient pas s’adapter au changement. L’auteur de l’article analyse trois nouvelles dont les protagonistes sont des victimes de la violence sociale. Étant la fille unique d’une veuve pauvre et malade, Nedda est destinée à la misère, au célibat et au déshonneur quand elle est enceinte. Rosso Malpelo est un enfant qui travaille dans une carrière et, après la mort de son père, est brutalisé par les autres ouvriers alors que lui-même martyrise un garçon boiteux et malade qui travaille à ses côtés. Dans La liberté, Verga relate la révolte des paysans de Bronte et la répression qui s’ensuivit menée par Nino Bixio pour le compte de Garibaldi. Cependant l’article étudie surtout la façon dont Verga place ses lecteurs face à la violence. Dans Nedda le narrateur a de la pitié pour le destin de celle qu’il désigne comme ‘une pauvre enfant’, apitoyant ainsi ses lecteurs. Cela signifie que la dureté de la condition de Nedda est contrebalancée et en partie masquée par la sympathie que sa misère suscite chez les lecteurs. Dans Rosso Malpelo en revanche (comme cela a été montré par Romano Luperini), le narrateur estime que mauvais traitements et sévices sont une donnée parfaitement naturelle de la vie en société. Aussi les lecteurs doivent-ils se dissocier du narrateur pour se protéger de la violence qui se dégage du texte. Dans La libertà, il n’y aucune médiation entre la cruauté des paysans puis celle de l’armée et le lecteur, de ce fait, est dans l’impossibilité de prendre parti que ce soit pour les émeutiers ou ceux qui organisent la répression.