Désordres parlementaires

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Organisation

Sciences Po

Résumé 0

La séparation entre représentants et représentés s’incarne dans la topographie des lieux de représentation. C’est notamment aux portes du Parlement qu’elle est signifiée. Ainsi, pour Moisie Ostrogorski (1903 : 573), cité par Bernard Manin (1996 : 263), la faculté de l’opinion à inspirer et contrôler les dirigeants entre deux élections se traduit par la liberté et l’imprévisibilité de sa manifestation « jusqu’à la porte du Parlement ». Le trouble à l’ordre public qui peut en résulter contraste avec l’aspect codifié des échanges ordinaires à l’intérieur des chambres. Le rapport contrasté à l’ordre et à la violence de chaque côté des portes du Parlement constitue ainsi un aspect essentiel de l’institutionnalisation des assemblées et au-delà de l’autonomie des dirigeants au sein du gouvernement représentatif. À titre d’exemple, on note que si le droit de pétition est reconnu de longue date au Parlement, l’article 147-2 du règlement de l’Assemblée stipule que « une pétition apportée ou transmise par un rassemblement formé sur la voie publique ne peut être reçue par le Président, ni déposée sur le bureau ». L’autonomie des arènes parlementaires n’est toutefois jamais acquise. Elle est, comme le laisse entendre le mot « institution », en train de se faire, résultat des tensions sur lesquelles elle parvient plus ou moins à émerger. Plus précisément, la capacité des parlements à s’autonomiser est entravée par leur insertion dans un ordre politique plus large et par la sélection de leurs membres aux moyens d’élections populaires. Ainsi, de même que le débat parlementaire voit se côtoyer une grammaire de la discussion « autoréférentielle » et une grammaire critique organisant « un désenclavement structurel de la séance » (Heurtin 1999 : 267-268), l’espace public parlementaire semble pris dans une tension permanente, entre l’affirmation d’un ordre spécifique et son débordement (...).

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