6 janvier 2012
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Alain Béraud, « Kaldor et la théorie keynésienne de la répartition », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.cc072a...
Kaldor présente l'analyse qu'il fait de la répartition comme une théorie keynésienne. Son travail s'inspire, nous dit-il, des contributions de Keynes, dans le Traité de la Monnaie, et de Kalecki. Cependant, alors que Keynes et Kalecki développent des analyses de courte période, Kaldor décrit les caractéristiques d'un équilibre de longue période si bien que le mécanisme d'ajustement sur lequel il s'appuie, la flexibilité des taux de marge, est inapproprié. Pasinetti, en suggérant que l'article de Kaldor repose sur une erreur logique et que la correction de cette erreur permet de montrer que le taux de profit — en équilibre de longue période — ne dépend que du taux de croissance naturel de l'économie et de la propension à épargner des capitalistes, relança le débat. Cependant, sa thèse paraît discutable. D'une part, l'équilibre qu'il décrit n'est pas unique et il se peut que, dans certaines circonstances, l'économie tende vers un autre équilibre dont les caractéristiques sont déterminées par la propension à épargner des salariés. D'autre part, l'idée que la fonction d'épargne proposée par Kaldor est logiquement incohérente est sans fondement. Enfin, l'hypothèse cruciale sur laquelle repose le raisonnement de Pasinetti, l'existence d'une classe d'individus qui tirent des profits la totalité de leurs revenus ne paraît guère caractériser de façon pertinente les systèmes économiques qui prédominent dans les économies développées.