2018
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Marianne Depecker, « La maladie de Lyme chez le cheval : un défi clinique et diagnostique », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France (documents), ID : 10.4267/2042/70201
La maladie de Lyme, infection causée par des bactéries spirochètes du genre Borrelia, reste une maladie controversée chez le cheval. De nombreux signes cliniques non spécifiques ont été attribués à cette maladie sur le terrain (fatigue, boiteries, troubles du comportement, hyperesthésie, fonte musculaire, fièvre isolée…) alors qu’ils n’ont jamais été reproduits lors d’infections expérimentales. La symptomatologie exacte lors d’infection naturelle reste très peu documentée, les rares cas publiés dans la littérature correspondent à des tableaux cliniques peu fréquents et probablement sous-diagnostiqués (uvéite, neuroborréliose et atteinte cutanée de type «pseudo-lymphome» ). Les tests sérologiques restent les examens complémentaires les plus utilisés, la PCR sur le sang étant presque systématiquement négative. Néanmoins, les résultats sérologiques doivent être interprétés avec précaution : un résultat positif traduit une exposition au pathogène, ce qui ne veut pas dire que le cheval souffre de maladie de Lyme (la plupart des infections étant asymptomatiques). D’autre part, un résultat négatif ne permet pas d’exclure totalement l’hypothèse (du fait de la cinétique particulière des anticorps et de la variabilité des réponses immunitaires). Actuellement, le traitement se justifie sur des chevaux sérologiquement positifs présentant des signes cliniques pour lesquels les autres causes potentielles ont été exclues. Il n’existe pas de consensus sur le choix du protocole mais les tétracyclines sur plusieurs semaines restent les plus utilisées. Enfin, il est reconnu qu’une réponse positive au traitement ne peut être utilisée comme critère diagnostique.