16 mai 2025
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3917/machr2.007.0177
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Éric Verdeil, « José Ciro Martinez States of subsistence. The politics of Bread in Contemporary Jordan, Stanford University Press, 2022, 331 p. », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.3917/machr2.007.0177
Le pain est volontiers pensé comme le bien politique par excellence et les défauts d'approvisionnement de ce dernier, ou en grains et en farine et en pain, ou leurs hausses des prix, ont nourri au cours de l'histoire de multiples manifestations, émeutes, et parfois même révolutions. Dans le monde arabe, on pense aux émeutes du pain en Égypte en 1977, en Tunisie en 1983-84 et en Algérie en 1988. Le pain constituait aussi, dans la révolution égyptienne de 2011, une revendication fondamentale avec la dignité et la liberté. Les analyses de l'économie politique de la Jordanie n'ont pas manqué également de mettre en avant la hausse des prix des produits de première nécessité, et notamment du pain, comme motif de protestation, perçue comme une remise en cause du contrat social local. Ces épisodes sont eux-mêmes souvent liés à des réformes économiques cherchant à réduire des subventions jugées trop lourdes pour le budget national et sources de déficit.