2020
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Benjamin Campion, « Sexe et dystopie : The Handmaid’s Tale, du repli patriarcal à l’abrogation de l’érotisme », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.ccb345...
The Handmaid’s Tale (Hulu, 2017-) est une série américaine adaptée du roman dystopique éponyme de Margaret Atwood. Elle confère au sexe un caractère purement fonctionnel chaque fois qu’elle met en scène un cérémonial patriarcal le réduisant à un acte de procréation forcé. Sous patronage biblique, le corps des « servantes écarlates » s’y voit régulièrement réifié par un Commandant et son Épouse, qui l’exploitent afin de perpétuer leur caste. Cette mécanisation corporelle et sexuelle pose la question de l’érotisme filmique et amène à s’interroger sur le rapport qu’entretiennent les plateformes de vidéo à la demande par abonnement (Hulu, Netflix, Amazon Prime Video, Disney+, Apple+, HBO Max, etc.) à la corporéité et à une monstration charnelle plus ou moins explicite. L’imagerie sexuelle de demain sera-t-elle renvoyée à son ob/scénité d’hier, c’est-à-dire littéralement chassée « hors/scène » ? Peut-on dresser un parallèle entre l’apocalypse régressive dogmatique de The Handmaid’s Tale et les nouvelles modalités de mise en ligne de séries que l’on ne peut désormais plus systématiquement qualifier de « télévisées » ?