Le clientélisme au travail : une sociologie de l'arrangement et du conflit dans le Liban contemporain (2012-2017) Clientelism at work : a sociology of arrangements and conflicts in contemporary Lebanon (2012-2017) Fr En

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3 septembre 2020

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Michele Scala, « Le clientélisme au travail : une sociologie de l'arrangement et du conflit dans le Liban contemporain (2012-2017) », Theses.fr, ID : 10670/1.cd4pyk


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Cette thèse porte sur les imbrications entre clientélisme, travail et mobilisations au Liban, à partir d’une enquête au sein et autour de deux entreprises localisées mais idéal-typiques du capitalisme contemporain et de ses transformations : Spinneys, société multinationale de grande distribution ; et Électricité du Liban, établissement public en voie de privatisation. Toutes deux connaissent en 2012 des mobilisations sans précédent portées par des travailleurs majoritairement précaires et jusqu’alors inorganisés. Par une approche microsociologique attentive à la perspective des « clients » (employés et travailleurs), la thèse interroge le clientélisme dans ses rouages : elle met en lumière d’une part son articulation à d’autres dispositifs de subordination des travailleurs, qui accompagnent et euphémisent l’exploitation, d’autre part, la manière dont il produit – et trahit – des attentes, légitimant la mobilisation. Ainsi, elle remet en question l’idée d’un clientélisme inhibiteur de l’action collective, instrument de contrôle et gage de stabilité du système politique libanais. En étudiant le clientélisme « au travail », et à l’encontre de lectures culturalistes, cette enquête s’efforce de montrer la pluralité des formes de subordination et de résistance au travail. Les mobilisations qui s’expriment dans ces espaces de travail ne sont ni « improbables » ni « spasmodiques », mais se modèlent autour de rapports de force réels et contingents, mettant sous tension les relations de clientèle qui les imprègnent. Ainsi, elle invite à prendre acte de l’hétérogénéité du travail, de ses modes d’extraction et de ses formes d’(in)soumission au Liban et au-delà.

This thesis analyzes the intertwining of clientelism, labour and mobilizations through a field research within and around two localized, yet ideal-typical capitalistic companies: Spinneys, a multinational retail company; and Électricité du Liban, a state-owned company under privatization. Both of them experienced unprecedented mobilizations in 2012 led by mostly precarious and previously unorganized workers.Through a microsociological analysis focused on the “clients” (employees and workers) perspective, the thesis questions clientelism in its inner machinery. On the one hand, it shows how clientelism grafts itself onto other devices of workers’ subordination, thus supporting and euphemizing exploitation. On the other hand, it analyzes how clientelism produces – and betrays – expectations, legitimizing mobilization. Thus, this thesis challenges the idea of clientelism as an inhibitor of collective action, as an instrument of control and guarantee for the stability of the Lebanese political system.Through the study of clientelism at work, and against culturalist readings, this thesis endeavors to show the plurality of the forms of labour subordination and resistance. It considers mobilizations emerging in these workspaces as neither "improbable" nor "spasmodic", but rather as modeled around real and contingent power ties, putting into question clientelist relations that permeate them. Thus, this investigation invites to take into account the heterogeneity of labour, its modes of extraction and its forms of (in)submission in Lebanon as elsewhere.

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