2013
Cairn
Lionel Fouré, « Pinel, le La Fontaine de la médecine », PSN, ID : 10670/1.cd52q5
En faisant de Pinel le La Fontaine de la médecine, Esquirol a-t-il voulu comme le soutient l’historienne Dora Weiner dénigrer l’œuvre de son maître ? Il n’en est rien et la formule, malgré son obscurité, n’en a pas moins un sens qu’une enquête historique permet d’établir, révélant ce qui relie le directeur d’asile au fabuliste. Indépendamment cependant des traits psychologiques notables qu’ils partageaient, on soutiendra ici que c’est plus profondément leur attitude à l’égard de la Querelle entre Anciens et Modernes qui justifie leur rapprochement. Le problème auquel nous renvoie le mot d’Esquirol est donc philosophique, il a trait aux postulats métaphysiques et épistémologiques dont leurs œuvres respectives sont comptables. Fidèle à une tradition antique qui institue l’imitation de la Nature comme l’objectif indépassable de l’art poétique comme de l’art thérapeutique, le La Fontaine de la médecine se révèle puiser aux sources de l’hippocratisme pour penser le traitement moral de l’aliénation mentale in rerum natura.