Statut colonial et système d’enseignement en Afrique Orientale Française (années 1880-1960)

Résumé Fr

Dans son "Nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire" de 1911, Ferdinand Buisson trace à grands traits un Empire colonial français qui trouve ses « divisions naturelles dans les groupements géographiques correspondant aux diverses régions de la terre entre lesquelles il est réparti ». Parmi les sept groupements ainsi définis, le quatrième concerne l’Afrique orientale composée de la Côte française des Somalis, de Madagascar et dépendances (Mayotte, Anjouan, Mohély et Grande Comore) et de l’île de La Réunion. Cette notice encyclopédique à destination des élèves des écoles primaires met en évidence le fantasme d’une politique impériale française associant à la fois le regroupement de diverses entités territoriales et la recherche d’une certaine efficience coloniale. Elle gomme finalement la diversité des territoires conquis et les divergences de statuts que la métropole leur a conférés. Cette diversité juridique et administrative explique la spécificité des systèmes éducatifs publics mis en place et les adaptations au contexte de chaque territoire. La consultation des sources aux Archives Nationales de l’Outre-Mer d’Aix-en-Provence met en évidence une accommodation aux principes de la République coloniale en ce qui concerne notamment le principe de laïcité et la délégation de l’enseignement à des structures idoines. C’est notamment le cas pour Mayotte et les Comores que nous proposons d’investiguer plus spécifiquement. Cette étude exploratoire s’inscrit dans le cadre plus général d’une recherche en cours.