2020
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Ph.D ABRAHAM, « Fondements socio-économiques de la ségrégation à l'école », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.ce8b84...
L’école haïtienne, selon plusieurs auteurs,Tardieu (1990, 2015) et P.E. François (2010, 2016), est l’objet de nombreuses critiques depuis la réforme de J.C Bernard en 1982 : l’incohérence due à la mauvaise gouvernance du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) qui ne se donne aucun moyen pour assurer le principe de l’homogénéité des programmes du fait de l’existence de nombreuses écoles qui adhèrent à des curriculums étrangers ; des difficultés d’ordre structurel et conjoncturel. Outre les problèmes politiques et les catastrophes naturelles, l’école haïtienne fait face à des problèmes tels la grève répétée et l’irrégularité des enseignants surtout dans les écoles non prestigieuses et publiques, la séparation scolaire et les différents types d’établissements, la langue d’enseignement, le niveau de qualification et de formation des enseignants, l’inconfort de certains bâtiments scolaires, les curriculums et les manuels scolaires à travers lesquels se tissent les éléments de colonialité de l’élève haïtien, etc. (S. Pierre, 2010 ; GTEF, 2011 ; D. Pierre, 2012 ; Tardieu, 1990, 2015 ; Gourgues, 2016 ; P.E. François, 2016 ; Abraham, 2018).Ce premier chapitre vise à décrire les conditions socioéconomiques dans lesquelles fonctionnent l’école haïtienne inégalitaire et différenciée. Dans un premier temps, nous présentons un portrait global de la situation socioéconomique du pays dans lequel évoluent les écoles. Dans un second temps, nous faisons ressortir les inégalités du système et son caractère différencié.