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Blandine Mesnel, « Impulser le changement depuis Bruxelles ?: La mise en œuvre des "Surfaces d'intérêt écologique" en France et en Espagne », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.cf000o
La gouvernance européenne de l’agroécologie laisse une marge de manoeuvre importante aux États-membres pour mettre en oeuvre les objectifs fixés à Bruxelles. Dans ce contexte, et pour comprendre les résultats de l’action publique menée, il semble essentiel d’étudier les dynamiques d’appropriation nationale des objectifs environnementaux européens. Ce chapitre aborde la question en étudiant les répertoires et les configurations de mise en oeuvre du Paiement vert dans deux États-membres : la France et l’Espagne. Dans le cadre de ce chapitre, nous nous concentrons sur l’étude d’un dispositif spécifique de ce Paiement vert introduit dans la Politique Agricole Commune (PAC) en 2013 : les Surfaces d’Intérêt Écologique (SIE), censées promouvoir la préservation de la biodiversité sur le territoire agricole européen. Pour retracer les enjeux relatifs à la constitution de listes nationales de SIE admissibles, nous nous appuyons principalement sur des entretiens réalisés avec les principaux acteurs de la mise en oeuvre nationale du dispositif. Bien qu’ouvertement promoteurs de la transition agroécologique, la France et l’Espagne ont opéré des choix opposés de mise en oeuvre des SIE, et qui résultent de deux logiques différentes de renégociation de l’enjeu environnemental à l’échelle nationale. Grâce à la comparaison, on identifie deux variables institutionnelles jouant un rôle déterminant : la répartition de la responsabilité gestionnaire et la position occupée par la profession agricole au sein des configurations nationales dessinent des répertoires nationaux contrastés de mise en oeuvre et d’appropriation des outils verts de la PAC.