2014
Cairn
Christopher Tozzi, « Les troupes étrangères, l'idéologie révolutionnaire et l'État sous l'Assemblée constituante », Histoire, économie & société, ID : 10670/1.cfa959...
À force de mettre l’accent sur le cosmopolitisme et l’universalisme de la rhétorique développée par les grandes figures de la Constituante, nombre d’historiens ont fini par conclure qu’il avait fallu attendre l’entrée en guerre et les débuts de la Terreur pour voir la Révolution française accoucher d’un discours ouvertement xénophobe. Le traitement réservé, entre 1789 et 1791, aux dizaines de milliers d’étrangers servant dans les troupes royales fait découvrir une tout autre histoire. Dès les commencements de la Révolution, des responsables politiques comme des individus ordinaires ont manifesté une profonde hostilité à la présence de régiments étrangers au sein de l’armée française, en dépit du fait que bien des soldats issus de ces unités aient professé voire manifesté leur loyauté à l’égard du nouveau régime. En définitive, le sort fait à ces troupes révèle que, dès la France de la Constituante, un nationalisme xénophobe est en germe.