19 décembre 2022
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Geoff Rodoreda, « Sovereignty in Alexis Wright’s Carpentaria (2006) », Pergola, pépinière de revues du Grand Ouest en libre accès, ID : 10.56078/motifs.788
Dans un entretien de 2013, Alexis Wright a expliqué l’importance qu’il y avait pour les Australiens aborigènes à maintenir ce qu’elle appelle une « souveraineté de l'esprit, même si nous n'avons pas la souveraineté du pays ou de la terre. » Elle a ensuite rappelé le conseil d’un leader aborigène aux participants autochtones d’une réunion : « si vous pensez être un peuple souverain, agissez comme tel. » Dans son roman Carpentaria, paru en 2006, Wright montre comment ces deux volets de la souveraineté indigène sont évidents, et mis en pratique dans l’Australie contemporaine. Les principaux personnages aborigènes du roman tout à la fois se pensent souverains, et agissent comme tels. Le roman montre comment la souveraineté autochtone, qui n’a jamais été cédée mais qui est toujours niée par la loi australienne, s’exerce de multiples façons, sur le territoire, dans les coutumes, dans les histoires et dans les chants. Wright contribue ainsi à relayer et à affirmer l’existence d’épistémologies et d’ontologies aborigènes souveraines en Australie. Il est significatif de constater que les figures d’autorité culturelle, dans Carpentaria, considèrent comme acquis leur rôle de gardiens souverains du pays, indépendamment de la question de savoir qui est techniquement propriétaire de la terre dans l’espace-nation colonisé du roman, révélant ainsi la primauté de la loi autochtone dans l’Australie aborigène sur la primauté supposée de l’État-nation.