Éléments pour la caractérisation des toponymes en emploi événementiel.

Fiche du document

Date

2009

Discipline
Périmètre
Langue
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Michelle Lecolle, « Éléments pour la caractérisation des toponymes en emploi événementiel. », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.cfexqh


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

On sait que les noms propres (Npr désormais) de lieu peuvent référer en contexte, par métonymie, à toute autre chose que des lieux, et en particulier à des événements connus qui s'y sont déroulés, un exemple typique en étant Tchernobyl. (1) Un millier d'experts internationaux sont réunis cette semaine à Vienne pour faire le point sur les conséquences sanitaires et socio-économiques de Tchernobyl. Notre contribution se propose de caractériser les éléments qui permettent à cet « accident » référentiel, au demeurant banal, d'être surmonté ou, en d'autres termes, les indices sur lesquels repose une telle interprétation. L'analyse, menée en corpus journalistique (Le Monde 1995-1996), porte sur des occurrences de Npr dans un environnement limité à l'empan d'une ou de deux phrases. Nous l'exposerons selon deux axes complémentaires. Si des tests linguistiques attachés aux SN d'événements ont pu être proposés (Godard & Jayez 1996), ces tests nous paraissent, dans une perspective interprétative, plutôt devoir appuyer a posteriori une présomption d'interprétation événementielle que la révéler. De fait, au-delà du repérage de ces structures, notre analyse nous amène à rencontrer des phénomènes peut-être plus liés à la spécificité du Npr, lieu de l'articulation de la langue et de connaissances encyclopédiques (sociales, culturelles). Ainsi par exemple, on observe fréquemment que le toponyme analysé entre dans des réseaux référentiels, souvent eux-mêmes exprimés par des Npr, réseaux dans lesquels les noms participent d'ailleurs plus d'une co-construction du sens que d'une assignation référentielle. (2) Car, de Tchernobyl à Mururoa, nous aurions besoin d'un nouvel ordre nucléaire mondial. Par ailleurs, on peut remarquer que des types différents d'événements exprimés par des toponymes entrent, tendanciellement, dans des structures différentes : ainsi, l'opposition ‘événement prévu vs imprévu', pertinente dans le discours journalistique, donne lieu à des traitements linguistiques différents, ce qu'on peut voir en comparant les phrases où le Npr Atlanta réfère aux Jeux Olympiques et celles référant à la catastrophe de Tchernobyl : dans ces dernières, l'expression de la conséquence et de la causalité tiennent une place significative, participant notablement à la construction de l'interprétation événementielle – cf. (1). En définitive, en prenant en compte les éléments non exhaustifs proposés, et en tenant compte des différences d'indices linguistiques entre des types d'événements, on peut s'interroger sur les parts respectives du linguistique et du « préconstruit culturel » attaché en particulier au Npr, mais aussi sur la part liée au type de discours qui entrent dans l'interprétation des toponymes en emploi événementiel.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en