2 juillet 2014
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Juliette Milbach, « Être artiste en Union soviétique : le parcours d'Arkadii Plastov (1893-1972) : réalisme, socialisme, nationalité », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.cgm8ma
Le parcours d’Arkadiï Plastov est un exemple original au sein du système artistique soviétique. Fils d’un peintre d’icône, il est élevé dans un village de la Volga. Avant de devenir le peintre de la campagne qui a fait sa notoriété en Union soviétique, il apprend l’art à Moscou dans les institutions d’ancien régime, se formant tout particulièrement à la sculpture et ignore parfaitement le langage des avant-gardes. Il se fait un nom en tant que peintre dans la capitale en 1935 au moment où s’élabore la méthode artistique du réalisme-socialiste et réalise des compositions monumentales pour les expositions de la seconde moitié des années 1930. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il reçoit le Prix Staline parce qu’il représente l’identité russe dans ses toiles et est aussitôt après nommé académicien. Parallèlement à cet aspect officiel, un autre fil le conduit à peindre portrait après portrait les paysans de son village. Il s’élèvera dans les années 1960, au moment où perceront de nouveaux courants sur la scène artistique moscovite, pour défendre le réalisme parlant ainsi pour toute une génération d’artistes convaincus de leurs choix. Il est pourtant relativement mis à l’écart à plusieurs reprises par la critique, parfois aussi par ses confrères et qualifié de peintre-paysan.