Les parterres ornés d’entrelacs comme marqueurs de la dynamique des identités et des goûts collectifs

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10 juin 2013

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Laurent Paya, « Les parterres ornés d’entrelacs comme marqueurs de la dynamique des identités et des goûts collectifs », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.chj6ms


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Pour Gottfried Semper les entrelacs sont, par essence, dépositaires d’une fonction symbolique liée à l’évocation d’un lien social , la composition ordonnée de ces figures pouvant même évoquer des actions rituelles. A la Renaissance, le decorum, comme esthétique de l’embellissement au service d’un idéal de bienséance courtoise, fait intervenir des motifs entrelacés dans des techniques décoratives aussi éloignées que le jardinage ou la broderie. L’origine des décors d’entrelacs, omniprésents au début des temps modernes sur toutes sortes d’objets et de parures, est mal connue car il existe un grand nombre de foyers de production médiévaux qui s’influencent, ou n’ont parfois aucun contacts . Il est certain que le succès de ces motifs dans l’art des sociétés anciennes émane de l’omniprésence des nœuds au quotidien dans les pratiques les plus diverses. Il est probable que l’efficacité technique du nouage, qui est indissociable de l’efficacité plastique de l’entremêlement des lignes ininterrompues, fluides et sinueuses tissant les nœuds, ait encouragé les spéculations symboliques ou magiques. A la fin du XVe et au début du XVIe siècles, les entrelacs sont devenus des ornements qui témoignent de l’histoire culturelle et sociale européenne. Des sources iconographiques et littéraires montrent en effet qu’ils sont appréciés par des élites sociales et culturelles passionnées de prouesses artistiques. Toutefois, cette approche révèle que ce sont non seulement des emblèmes identitaires appliqués aux objets et aux espaces des rituels de la noblesse, mais aussi des attributs qui dépendent de la culture folklorique dite « populaire ». L’art d’aménager des jardins compartimentés ornés d’entrelacs, dénommés « Knots gardens » en Angleterre, est le prolongement de ces usages dans l’environnement horticole de la demeure. Nous souhaitons préciser la généalogie des décors d’entrelacs végétalisés, en démontrant que leur introduction et leur évolution, localisées géographiquement en Italie, en France et en Angleterre, résultent d’un processus cognitif soumis à l’influence des identités sociales et nationales.

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