Pathologies de l'« âme indigène » Les savoirs juridico-administratif et médical sur la folie en Afrique française

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2022

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Silvia Falconieri, « Pathologies de l'« âme indigène » Les savoirs juridico-administratif et médical sur la folie en Afrique française », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/hms.5133


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Résumé Fr

Les écrits des juristes et des administrateurs coloniaux français de la première moitié duXXe siècle sont ponctués d’expressions telles que « mentalité indigène », « mentalitéprimitive », « âme indigène », ou encore « esprit indigène ». Évoquant un univers mentalautre, ces formulations sont utilisées pour légitimer le recours à un droit spécial, adapté auniveau de développement psychique des populations colonisées.Que se passe-t-il lorsque l’altérité constitutive de l’indigène se double d’une différencesupplémentaire qui touche à la sphère de la santé mentale ? Dans quelles circonstances et dansquels contextes les juges et les administrateurs coloniaux se saisissent-ils de la maladiementale des populations colonisées ? Quel rôle jouent la médecine, la psychiatrie et, pluslargement, les sciences du psychisme dans la définition progressive d’un savoir juridico-administratif sur la folie des populations colonisées ?À la lumière de ces questionnements, cet article s’arrête sur certains discours et certainespratiques juridico-administratifs, qui prennent en compte l’univers mental indigène dans lesterritoires de l’Afrique française subsaharienne et de Madagascar durant la période de l’entre-deux-guerres. L’analyse de ces discours et pratiques fait jaillir la labilité de la frontière quisépare l’« ordinaire » du « pathologique » de l’âme indigène. Fortement marqué par despostulats ethniques et raciaux, l’imaginaire juridico-administratif sur la folie des populationsafricaines se construit au travers d’échanges, d’emprunts, de convergences et d’affrontementsavec le savoir des médecins aliénistes et des « psychiatres coloniaux ». Au seuil desannées 1940, le traitement juridico-administratif de la maladie mentale des populationsindigènes se définit dans une négociation permanente entre les différents pouvoirs et savoirsen présence en situation coloniale. Alors que les instances politiques et administrativesinstrumentalisent les savoirs sur le psychisme, durant les années 1920, les aliénistesrevendiquent une participation active à la prise de décisions politiques, en essayant dedomestiquer, voir d’exclure, les juges et les administrateurs locaux. La condition légale del’Africain mentalement atteint en sort morcelée.

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