L'indemnisation du handicap de naissance : vrai débat ou question mal posée ? : Point de vue

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2002

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Catherine Labrusse-Riou, « L'indemnisation du handicap de naissance : vrai débat ou question mal posée ? : Point de vue », Revue française des affaires sociales, ID : 10670/1.cjbsh7


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Par plusieurs arrêts rendus au cours des années 2000 et 2001 la Cour de cassation a admis qu’un enfant né handicapé pouvait obtenir réparation de son handicap auprès du médecin dont l’erreur fautive de diagnostic prénatal a privé sa mère de sa liberté d’interrompre la grossesse. Ces arrêts ont suscité un débat d’une rare intensité sur divers plans, juridique, éthique, social, philosophique. Le législateur en mars 2002 prétendit briser la jurisprudence en allant au-delà de ce que la justice exigeait. Après avoir montré les motifs essentiels qui justifient aux yeux de l’auteur tant la critique de la jurisprudence civile que celle de la loi, l’article envisage un autre fondement juridique à la nécessaire responsabilité médicale. U propose de disjoindre le préjudice lié au handicap de l’impossibilité de l’interruption de grossesse et de fonder la responsabilité du médecin sur la charge anormale d’entretien, celui-ci ayant commis la faute d’induire les parents en erreur sur l’état de leur enfant et sur ce qu’il exigerait d’eux. Cette solution sur le terrain du droit civil impliquant la réparation de l’entier préjudice résultant du seul handicap se combinerait sans difficulté avec les prestations versées au titre de la solidarité nationale ; elle articule de manière plus juste et plus digne deux systèmes différents et complémentaires de prise en charge des personnes frappées d’un handicap de naissance grave et incurable.

Compensation for a handicap at birth : a real debate or just a question badly put ?In several judgments delivered in the years 2000 and 2001, the Supreme court of appeal allowed that a child born handicapped could obtain compensation for such a handicap from the doctor whose fault or error in an ante-natal diagnosis deprived his/her mother of her freedom to stop the pregnancy. These judgments caused a debate of a rare intensity at various levels : legal, ethical, social and philosophical. The legislators in March 2002 sought to quash the jurisprudence by going beyond what justice demanded. After having demonstrated the essential reasons which justify in the view of the author some criticism of both the civil jurisprudence and the law, the article foresees another legal basis for the medical responsibility necessary. It proposes separating the damages linked to the handicap from the impossibility of terminating the pregnancy, and to base the responsibility of the doctor on the unusual charge of maintenance, this latter having committed the fault of convincing the parents, who were in error about the state of their child and about what was required from them. Such a solution on the basis of civil law implying compensation for the full damages resulting from the handicap alone, would be combined without any problem with those payments paid out in the name of national solidarity. It argues in a fairer and more worthy manner for two different but complementary systems for taking in charge any person stricken with a serious and incurable handicap from birth.

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