2016
Cairn
Lydia Couet, « Marcel Réja : médecin, poète symboliste et historien de l’art asilaire », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.cju1v3
Presque totalement éclipsé par Hans Prinzhorn qui, dès les années 1920, marqua un tournant décisif dans la reconnaissance de « l’art des fous » par le surréalisme, Marcel Réja n’en demeure pas moins l’un des pionniers d’un nouveau regard artistique porté sur des créations qui n’étaient alors considérés que comme des documents d’étude diagnostique. Après un premier article paru en 1901 – « L’Art malade, dessins de fous » –, complété quelques années plus tard par la publication d’un ouvrage – L’Art chez les fous : le dessin, la prose, la poésie –, l’auteur manifesta son intérêt pour des formes d’expression (art asilaire, dessins d’enfants, art pariétal, médiéval, arts extra-européens, dessins médiumniques...) qui allaient ensuite s’imposer comme les nouvelles références des avant-gardes. Mystérieux médecin aliéniste dissimulé derrière le pseudonyme de Marcel Réja, Paul Meunier n’en fut pas moins un fervent amateur d’art, ainsi qu’un homme de lettres très actif dans les milieux symbolistes parisiens, qui s’avéra aussi l’un des principaux défenseurs d’artistes tels qu’Edvard Munch, August Strindberg ou Henri Héran.