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Benjamin Riado, « "Terrorisme artistique". Actes de langage dans l'espace public », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.cjvzfq
Connu pour ses revendications absurdes, allant de l’éclipse de soleil à la destruction en vol de la navette spatiale Challenger, Gianni Motti est un artiste dont la démarche est moins la manipulation du réel que du public auquel ses œuvres s’impose par le biais narrativisant des médias. Il est ainsi parfois qualifié de « hacker » et même de « terroriste artistique ». Or, pour comprendre cette dernière appellation, il nous faut ériger le phénomène linguistique de revendication en concept propre à penser le discours performatif comme principe de l’action directe dans l’espace public. On peut alors relever une analogie ponctuelle entre intervention artistique et terroriste, dans la mesure où les deux définissent des cibles de l’action et s’auto-désignent comme en étant les responsables. Ce rapprochement, quelque abusif qu’il puisse être, est travaillé par les artistes eux-mêmes, lesquels s’ingénient à ressembler à des terroristes, mais ne défendent aucune autre cause que celle d’un art enfin affranchi de l’espace d’exposition autorisé.