27 novembre 2014
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Benedetta Berti et al., « The EU, Israel and the Arab Awakening », Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem, ID : 10670/1.cl54dx
Depuis la fin de l’année 2010, le ‘Printemps arabe’ a entièrement redéfini le statu quo politique et social de la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA). L’ensemble des principaux acteurs régionaux ont été touchés – de manière directe ou indirecte – par ces soulèvements sociaux et politiques de masse. Israël a suivi ce processus de transformation politique avec une attention toute particulière, faisant preuve à la fois de scepticisme et d’anxiété mais aussi d’espoir et d’empathie. Au niveau politique, avec quelques exceptions notables néanmoins, cette attitude ambivalente s’est traduite par une politique minimaliste et favorable au maintien de la stabilité.L’UE et ses États membres, quant à eux, se sont empressés, plus ou moins rapidement, d’exprimer leur soutien aux forces de démocratisation dans la région. La réaction de l’UE envers ces révolutions en cours est dotée de deux caractéristiques distinctes : en premier lieu, dans le cadre de son soft power, l’UE est intervenue rapidement afin de soutenir ces mouvements en introduisant notamment des instruments financiers visant à soutenir la démocratie, telle qu’un dispositif d’assistance à la société civile ainsi qu’un fond européen pour la démocratie. Néanmoins, quant à l’exercice d’un éventuel hard power européen, les Etats membres ont tergiversé et sont restés divisés sur la question de l’apport d’un soutien militaire direct aux rebelles, dans le cas libyen et ensuite sur le dossier syrien. Le premier objectif de cet article est de déconstruire et de comparer les discours européen et israélien concernant le Printemps arabe, en analysant plus spécifiquement l’équilibre trouvé entre défense de valeurs démocratiques et celle d’intérêts sécuritaires par chacun. La comparaison de ces discours est suivie d’une analyse des politiques israéliennes et européennes introduites afin de répondre aux défis mais aussi aux opportunités représentés par les évènements du Printemps arabe. Cet article montre finalement que malgré des perceptions fortement contrastées concernant leur compréhension de la démocratie et de la sécurité dans la région, l’UE et ses États membres – et plus particulièrement l’UE3, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni – et Israël ont réagi à ces mouvements avec la même volonté de défendre leurs intérêts et d’adapter leurs politiques à ce nouvel environnement régional. Ces deux acteurs se sont en effet évertués à tirer parti (ou au moins à ne pas trop perdre) de ces évènements venant bouleverser en profondeur la région MENA.