L'Art de la Mémoire de Frances A. Yates. La mnémotechnie de l'Antiquité à la Renaissance : d'une discipline méthodique d'ordonnancement des pensées à une pratique ascétique de perfectionnement spirituel

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23 juillet 2018

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Aurélien Dru, « L'Art de la Mémoire de Frances A. Yates. La mnémotechnie de l'Antiquité à la Renaissance : d'une discipline méthodique d'ordonnancement des pensées à une pratique ascétique de perfectionnement spirituel », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.clb109


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L'analyse de Frances A. Yates a pour objet de dresser non pas une histoire globale des différentes représentations de la mémoire à travers les âges, mais d'étudier la façon dont a été conceptualisé les "artes memoriae" selon les trois grandes périodes historiques de la culture européenne et occidentale que sont, selon Yates, l'Antiquité, le Moyen-Âge et la Renaissance. À chacune de ces périodes, les procédés techniques qui permettent d'entraîner ou de perfectionner l'usage d'une telle faculté ont défini une véritable ascèse. L'enjeu de cette réflexion est de montrer qu'à chacune de ces périodes la mémoire s'est trouvée doté, soit alternativement soit de manière complémentaire, d'une fonction rhétorique, métaphysique, morale, mystique ou ésotérique. L'art de la mémoire, ou mnémotechnie, a pour objet la "mémoire artificielle", c'est-à-dire les procédés pratiques destinés à faciliter le rappel des souvenirs à l'esprit ou âme ("psychè"). Les procédés mnémotechniques, comme l'explique l'autrice dans la Préface, visaient à "imprimer"' dans la mémoire des lieux ("loci") et des images ("imagenes"). La mémorisation est donc non seulement un processus méthodique intrinsèquement psychologique, mais possède une valeur rhétorique singulière dans la mesure où elle interagit étroitement avec l'imagination. Ce rapport entre la mémoire et l'imagination ouvrira la possibilité de conceptualisations métaphysique, morale et esthétique, toujours selon les trois périodes distinguées. L'objet de notre travail est de montrer en quoi l'analyse de Yates aboutit à une définition des techniques de mémorisation comme objets de pratiques ascétiques historiquement variables : alors qu'elles ont pour principale finalité l'amélioration de l'activité cognitive dans l'Antiquité, ces pratiques sont conçus comme des moyens de perfectionnement spirituel à partir de la période scolastique, puis, à partir de la Renaissance, elles représentent la possibilité d'une ouverture métaphysique de l'homme au cosmos. Il s'agira également de souligner en quoi le propos de Yates se fonde sur des références issues de l'histoire de la philosophie (notamment Platon, Aristote, Saint-Augustin et Descartes).

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