Patricia Minacori et al., « Translation and Technical Communication: Chicken or Egg? », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.clpc8n
La traduction est une opération sur le sens : elle part d’un texte exprimé dans une langue pour arriver à un texte exprimé dans une autre langue. La communication technique implique, en revanche, de concevoir et de rédiger un document dans une langue, souvent à partir d’une compilation d’informations. La réponse à la question : « Laquelle, de la rédaction ou de la traduction, précède l’autre ? » semble assez évidente : les documents doivent être rédigés avant d’être traduits. Or, si l’on analyse la traduction et la communication technique aux États-Unis et en Europe, sous l’angle des formations et des métiers, la réponse à cette question n’est plus aussi tranchée. Aux États-Unis, les deux métiers requièrent des compétences différentes, notamment en ce qui concerne les langues, et les formations sont étanches. En Europe, et plus particulièrement en France, le métier de communicateur technique est bien plus récent et les formations sont souvent dispensées dans des départements de langues. Partant de ces constats, l’objectif de cet article est de plaider en faveur du lancement d’une enquête sur les compétences du communicateur technique, en se fondant sur la liste des compétences des traducteurs définies dans le programme de l’Union européenne « European Master’s in Translation » (EMT). Elle permettra de voir quels sont les points de contact mais aussi les divergences par rapport aux compétences des traducteurs. L’objectif pourrait être de proposer un cadre de référence pour la formation des communicateurs techniques.