12 novembre 2005
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Sylvie Patron, « Sur l'épistémologie de la théorie narrative (narratologie et autres théories du récit de fiction) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.cmixje
Le titre de cet article, démarqué de celui d'un article de Marc Dominicy sur la poétique jakobsonienne, exprime la volonté d'analyser la théorie narrative d'un point de vue épistémologique. L'analyse se développe en trois parties. La première concerne l'objet de la théorie narrative, autrement dit le récit comme objet construit, aussi bien dans la narratologie (où le récit est assimilé à un discours narratif et attribué, dans le cas du récit de fiction, à un narrateur fictionnel) que dans la théorie narrative de Käte Hamburger (où le récit de fiction et le discours sont des catégories mutuellement exclusives) : cette partie pose le problème de la rencontre entre un objet théorique, défini par un certain nombre de propriétés, et des données empiriques ou historiques (notamment celles qui tournent autour de la distinction entre récits "à la première" et "à la troisième personne"). La deuxième partie de l'article s'intéresse à la façon dont les affirmations de la théorie se prêtent ou non à la falsification. J'envisage notamment l'affirmation de Gérard Genette, selon laquelle "tout récit est, explicitement ou non, "à la première personne", puisque son narrateur peut à tout moment se désigner lui-même par ledit pronom", à la lumière de la théorie du récit et du style indirect libre d'Ann Banfield. La troisième partie de l'article concerne le "réductionnisme" de la théorie narrative (ou la façon dont les affirmations de la théorie sont réductibles à un autre niveau, en l'occurrence le niveau linguistique) chez René Rivara et chez Ann Banfield. La conclusion invite à reconsidérer les rapports entre la théorie et l'analyse des récits de fiction.